Premiers pas au Péloponnèse
Jeudi 24 Décembre 2015: Katakolon
Le port de Katakolon est le plus proche d’Olympe. Une bonne étape pour nous et ce serait sympa de faire quelques foulées sur ce stade olympique mythique. C’est l’un des ports de Grèce avec le plus de trafic de paquebots (plus de 300 par an) et il y a un train qui relie le port à Olympe. Mais…
A notre arrivée un paquebot est à quai. A peine entrons nous dans le port qu’il signale son départ avec trois coups de corne et des mégawatts de musique entrainante.
Comme d’habitude nous sommes le seul yacht habité dans le port et prenons place dans la zone indiquée comme “marina” entre les bateaux de pêche, en espérant ne pas occuper la place d’un chalutier qui rentrera cette nuit.
Le long du port où les touristes débarquent le quai est joliment aménagé avec des restaurants et autres boutiques. Quelques promeneurs en ce jour de Noël, mais maintenant que le paquebot est parti la zone se vide rapidement.
C’est étrange de voir ce paysage d’automne en fin Décembre… alors que dans la campagne les fleurs de printemps couvrent déjà le sol.
Nathalie a carte blanche pour acheter tout ce qu’elle veut dans les boutiques…
Ha! Ha!… pas de chance, elles sont toutes fermées
La gare – enfin le quai le long de la voie unique – est déserte et la cahutte qui sert de guichet est fermée. Mais nous trouvons les horaires sur Internet. Il faudra attendre deux jours pour le prochain train.
Nous décidons donc de rester et de visiter les environs en attendant.
Ballade à pied sur les hauteurs, puis sortie en vélo… entre les ordures qui jonchent la route tous les 100 mètres. Probablement une grève… mais vu , la quantité d’ordures et l’odeur qui s’en dégage cela doit faire plusieurs mois!
Pour éviter de slalomer entre les poubelles dégueulantes de sacs nauséabonds, nous rentrons par la plage en sable dur…
… et nous ne sommes pas les seuls à l’utiliser comme route.
Le lendemain nous prenons des petites routes de campagne pour nous éloigner de la côte. Ca monte un peu plus et il faut se pousser pour laisser passer les troupeaux de moutons. Mais le paysage vallonné est magnifique avec des champs d’oliviers, d’orangers et de vignes à perte de vue.
En haut d’une longue montée il y a du mouvement autour d’un hangar. Nous nous approchons pour voir de quoi il s’agit… et à notre surprise le propriétaire des lieux nous invite à rentrer… pour découvrir une installation moderne de presse à huile d’olive.
Il est fier de nous faire visiter son installation, bien que en Grec nous avons un peu de mal à comprendre ses explications. Il nous présente un gobelet d’huile directement prélevée à la sortie de la presse. Nous ne sommes pas habitués à boire l’huile d’olive au verre, mais quel parfum!! on ne peut pas faire plus frais. Il nous offre également un litre d’huile qui accompagnera à merveille nos salades grecques.
Finalement le jour du train arrive, mais vu que le village est désert nous n’y croyons pas trop… et nous avons raison. Pas de train! Une rapide recherche sur Internet nous indique que le prochain paquebot passera en Février. Notre patience a des limites…
Mardi 29 Décembre: Pylos
Dans quelques jours du mauvais temps est annoncé et nous devons trouver un meilleur abri que celui de Katakolon. C’est sans regret que nous larguons les amarres aux premières lueurs du jour. Le port de Pylos, plus au sud, offre une bonne protection de tous les vents. En fin d’après midi nous approchons de la baie de Navarinou. Nous longeons une immense falaise avec en son centre une arche naturelle très impressionnante. Les rafales de vent et les vagues s’engouffrent dans la baie, et nous espérons que derrière le brise lame où nous devons nous amarrer ce sera le calme plat.
Comme indiqué sur un panneau à l’entrée du port nous appelons le bureau du port à la VHF… qui ne répond pas !! Ca ne nous surprend plus trop, non seulement c’est la basse saison mais en plus ce sont les fêtes de fin d’année…
L’entrée du port est étroite, la digue est à moitie terminée avec des morceaux de ferrailles et câbles électriques qui dépassent sur le quai. Les bites d’amarrage sont noyées dans le béton et pratiquement inutilisables. Pourtant c’est bien ici que nous devons nous mettre… de l’autre côté il y a la “marina” qui est aussi délabrée et abandonnée, bateaux de pêche et voiliers semblent y avoir trouvé refuge depuis des années… des centaines de voitures de location “hivernent” sur le terre plein parmi quelques voiliers abandonnés. Encore un projet délaissé par faute de financement privé ou Européen!!!
Philippe qui finit tout juste d’ajuster les amarres voit arriver un jeune homme avec une bière à la main. Il est d’origine Russe et est arrivé il y a quelques jours avec son voilier amarré devant nous. C’est dans un Anglais un peu “alcoolisé” qu’il nous propose d’aller manger des crevettes, alors qu’il est 16h! il nous indique l’endroit et lui suggérons de le retrouver bien plus tard.
Nous marchons dans le centre de Pylos.. la place principale est décorée d’un sapin lumineux, avec autour quelques tables installées au cas ou “un car de touristes arriverait”… de nombreux bars assez modernes et “branchés”sont ouverts sous les arcades éclairées.. La ville parait animée le soir. Un petit tour dans le dédale des ruelles et nous nous dirigeons vers le restaurant. De l’extérieur nous reconnaissons le Russe, entrain de dormir affalé sur sa chaise. Nous rebroussons chemin, espérant trouver un autre endroit pour diner. Finalement rien ne nous inspire, nous retournons au restaurant. Le Russe est parti. Nous dinons tranquillement et commandons quelques spécialités Grecques qui nous resteront sur l’estomac pendant quelques jours!!!
Le coup de vent annoncé est confirmé et nous aimerions nous éloigner du ressac à l’entrée du port. Le lendemain nous explorons la marina et dénichons un quai où nous pouvons glisser Tao entre deux autres bateaux. Il y a même des pendilles qui paraissent neuves et solides. Nous apprenons que ce port n’est plus géré depuis plusieurs années et donc que chacun s’y aménage un emplacement avec bites d’amarrage et pendilles. La place que nous convoitons est surement “privée” mais vu le temps et la période il y a peu de risque qu’un bateau arrive maintenant. En un rien de temps Tao est bien calé et nous pourrons dormir tranquilles. Au cours de notre séjour plusieurs personnes passerons pour nous faire comprendre que nous occupons “leur place de port”… mais “c’est OK” si nous ne restons que quelques jours car leur bateau est à sec.
Après avoir sécurisé Tao, nous nous promenons sur les hauteurs de la ville en empruntant des sentiers qui de temps en temps, nous mènent vers des villas modernes ou des bergeries au fond d’un cul de sac. Au bord de la route, deux dames discutent sur le pas de leur porte. Elles nous font signe… la conversation est limitée, elles ne parlent que Grec. L’une d ‘entre elle revient avec un sac rempli de gâteaux secs. Nous comprenons que c’est une spécialité de Noel.
Nous aurons appris un nouveau mot – Kali Khronia – Bonne année!!
Le jour de l’an approche… c’est au hasard de l’une de nos ballades que nous découvrons le restaurant Poséidon en bordure de mer. Nous décidons d’y passer le réveillon. Le cadre est sympathique avec un feu de cheminée et un accueil chaleureux du serveur et du propriétaire qui est passionné de voile. Le décors de son restaurant en est la preuve.
Quelques tables sont réservées et nous devinons vite que c’est un endroit où les habitués se retrouvent. Nous échangeons quelques mots avec la table voisine, dont l’une des dames parle très bien le Français. Nous passons une soirée bien sympathique avec au menu, un assortiment de plats grecques.
Toujours aucun bateau à l’horizon. Quelques Camping Car sont garés autour du port. Nous sympathisons rapidement avec Nath et Jean-Michel qui sillonnent les routes Grecques depuis quelques mois et ont une philosophie proche de la notre. Ils doivent être aussi aventureux que nous pour être ici à cette période! C’est au chaud dans notre carré et autour d’un plat de spaghettis à la carbonara, que nous levons nos verres à la nouvelle année 2016.
Le lendemain Jean-Michel passe l‘après midi et enseigne à Philippe des premières notions du jeu de GO.
Lundi 4 Janvier 2016 – Methoni
Nous profitons d’une accalmie “relative” pour quitter Pylos et descendre jusqu’a Methoni à la pointe sud-ouest de la Grèce. Nous contournons la tour Turque qui prolonge le cap et jetons l’ancre dans 3 mètres d’eau derrière un brise-lame symbolique. La météo prévoit un temps instable avec des périodes de calme entrecoupées de sérieux coups de vent. Les prochaines étapes doivent nous faire contourner les deux caps le plus au sud de la Grèce: Ak Tainaron ou “entrée des enfers”, et Ak Maleas dont nos instructions nautiques disent qu’il a une réputation redoutable et que les marins avaient un diction “Si tu passes Malée oublie ton pays”!!
Alors méfiance… Nous rechargerons une météo et déciderons demain…
Toujours aussi passionnants vos récits !!!!
Loin… très loin de notre réalité à nous, celle que nous avons choisie aussi. .. ce qui nous permet de prendre le large et le soleil 5 minutes..
Bonnes ballades
Michel
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