Le Pacifique, c’est grand!

Jeudi 5 Septembre -Nous sommes en mer depuis 4 jours, le spi est sorti, le vent est faible, la mer est plate,  quel confort!  Nous faisons une moyenne de 5 nœuds avec un vent d’Est et le fond de l’air est frais.  En l’espace de quelques jours le temps change, le vent se renforce a 20/25 nœuds, la houle se creuse,  nous avançons a vive allure. Nos journées s’organisent en fonction de la gite.

Le matin Philippe fait sa “gym”, je le regarde et l’encourage activement.  Un rayon de soleil, nous en profitons pour prendre une douche.  Nous ne nous précipitons pas car l’eau est vraiment froide sous cette latitude…a peine 17 degrés et l’eau douce n’est guère mieux!

Un peu de lecture,  un contrôle régulier sur la  carte, réglage des voiles, puis il est 12h l’heure a laquelle nous envoyons notre position sur le blog.  Nous récupérons nos mails et recevoir des nouvelles de nos proches,  alors que nous sommes au milieu de cette immensité,  nous réconforte. Le déjeuner s’organise, bien souvent du poisson cru avec une petite sauce dont seul Philippe détient le secret!

Sieste, lecture, préparation et cuisson du pain…  Nous avons tellement de maracujas et pamplemousses que l’occasion est bonne pour faire des confitures…délicieux…

Le soleil se couche, la lune monte dans le ciel et nous entamons une partie de Rummikub ou de dames chinoises au chaud dans le carré… diner et film.

Toujours rien a l’horizon, puis soudain, un matin une centaine de dauphins surgissent au loin.  En quelques secondes ils rejoignent notre étrave , les thons bondissent hors de l’eau dans tous les sens, les dauphins sautent de part et d’autre du bateau a la poursuite d’un banc de poissons.…c’est une spectaculaire partie de chasse a laquelle nous assistons. Puis en l’espace de quelques minutes le calme revient, les dauphins et thons s’éloignent en poursuivant leurs proies.  On aimerait profiter de cette course poursuite pour pêcher un thon car les lignes sont a l’eau….

…finalement c’est une dorade Coryphène d’1m20 que l’on attrape!

Nous en salons quelques filets qui sèchent au soleil…

Nous commençons a trouver le temps long, surtout que ces derniers jours le vent a du mal a gonfler nos voiles et nous progressons lentement.  23ieme jour de navigation… Terre, Terre!!   Les iles des Gambier se profilent a l’horizon.

Rapidement nous distinguons la frange d’écume qui encercle l’archipel, puis c’est le bruit de fond des déferlantes qui s’écrasent sur les récifs, et enfin nous voyons distinctement ces vagues énormes qui prennent de l’amplitude sur les hauts fonds, s’enroulent dans une courbe gracieuse, et retombent dans un déchainement de forces colossales.  Heureusement il y a des passes suffisamment profondes pour franchir la barrière de récifs. 

Une fois dans le lagon, tout est calme et nous poursuivons au moteur en évitant les patates de corail que l’on repère facilement dans une eau limpide.

Nous mouillons en face de Rikitea, le village principal de l’Archipel, et rapidement nous allons a terre nous dégourdir les jambes.  Passage a la gendarmerie pour déclarer notre arrivée.  L’accueil est amical et nous restons plus de une heure pour discuter avec les gendarmes.  Tour du village qui semble endormi, comme dans un film au ralenti… et surtout repérage de la boulangerie ou nous commandons du pain pour le lendemain. 

Pas de doute, nous sommes bien en France!