Coup de vent sur Papagayo
La météo est stable, vent de Nord, Nord-Est de 10 à 15 nœuds pour les 5 jours à venir. Encore de belles journées à la plage en perspective. Nous sommes à la pointe sud de Lanzarote et avons déposé Damien à la marina Rubiçon où nous en profitons pour faire le plein d’eau et les courses. Retour à notre mouillage en face de la plage de las mujeras, à l’abri de la pointe de Papagayo. Tout est calme. Bain du soir, douche
sur la plage arrière, apéritif puis diner aux chandelles…
Vers 21h00 alors que c’est le calme plat, un coup de vent vient secouer Hibiscus. C’est agréable, le vent est chaud. Ça va passer! Le vent se renforce. Heureusement c’est un vent de terre et il n’y a pas de vagues. 15 minutes plus tard nous sortons dans le cockpit par un vent de 40 km/h toujours chaud. Pourvu que l’ancre tienne!
Nous allumons le GPS et autres instruments de navigation pour s’assurer que l’ancre ne dérape pas (nous voyons les mouvements du bateau avec une précision de 3 mètres) et suivre l’évolution du vent.
Le vent monte à 35 nœuds (60 km/h). Il faut prendre des mesures pour ne pas trop tirer sur l’ancre. Le moteur est mis en marche et permet de soulager un peu pendant les bourrasques. Une deuxième ancre est mise à l’eau. Hibiscus se stabilise. Les coups de vent se renforcent toujours. L’éolienne s’affole avec des bruits inquiétants – nous la mettons sur la position arrêt. Le vent monte jusque 45 nœuds (80 km/h) et Hibiscus tient bon. Malgré le peu de distance entre nous et la côte les vagues se forment et nous sommes secoués. Des embruns volent par dessus le bateau et le bruit du vent dans les haubans est abrutissant.
Il est temps que ça s’arrête… Lorsque le vent retombe à 35 nœuds ça nous parait calme!
Finalement les bourrasques sont moins fréquentes. Je pars m’allonger en prenant le GPS portable dont j’ai réglé l’alarme si le bateau se déplace de plus de 10 mètres. Nathalie reste dans le cockpit. Vers 2h00 du
matin, plus de bruit, plus de secousses. Enfin nous pouvons dormir.
Le lendemain je plonge voir comment les ancres sont accrochées. La deuxième ancre est bien accrochée profondément dans le sable. La chaîne de l’ancre principale fait des nœuds autour d’un rocher. Il n’y avait
pas de risque que l’on bouge. Nous remontons l’ancre secondaire avec quelques coups de moteur pour la libérer. En s’aidant de l’annexe et d’un filin lesté nous tirons d’un sens puis de l’autre sur la chaine de
l’ancre principale afin de la « détricoter » de son rocher. Voilà, tout est clair et il est déjà midi. On se met à l’eau.
Ce fut une expérience un peu stressante, surtout quand on se demande jusqu’où ça va forcir. Mais le bateau et son équipage y étaient préparés. Notre confiance dans le matériel et nos techniques en sont
renforcées.
Un peu de détails techniques pour nos amis voileux:
Nous avions 9 mètres d’eau sur un fond avec rochers et zones de sable.
Mouillage principal: ancre Kobra 2 de 20 kg avec 100 mètres de chaine de 10 mm – nous avions mis 50 m de chaine à l’eau (avec orin)
Mouillage secondaire: ancre Britany de 20 kg avec 15 mètres de chaine et du cablot.