Ballade sur le Rio de Paraguaçu
Nous quittons l’ile de Matarandiba et contournons iles et bancs de sable afin de trouver l’embouchure du Rio Paraguaçu. Le soir même l’ancre est posée dans un bras étroit de la rivière en bordure de mangroves (avec Jacques, Karine et Georges du bateau « Moana »). Des Ibis rouges volent d’une rive à l’autre… leur couleur rouge est impressionnante, presque vermillon, qui explose sur un fond de ciel bleu au coucher du soleil. Soirée et nuit calmes dans la nature…
Réveil de bonne heure et exploration à la rame le long de la mangrove où des pêcheurs posent leurs filets. Puis appareillage en direction Maragogipe , village ou un marché typique se tient le samedi matin…. en chemin nous nous arrêtons sur une plage de sable fin. Nous trouvons une cascade ombragée et en profitons pour nous rafraichir et nous laver… l’ancre est posée sur une dalle de roche et ne tient pas… nous repartons aussitôt vers notre destination…
Le mouillage en face de la jetée du village est tranquille. Le lendemain rv avec nos amis à 7h sur la jetée… Déjà de nombreuses embarcations de toutes formes convergent vers la jetée. nous retrouvons par hasard un bateau Suédois rencontré à Brest… et oui le monde est petit…
Le ciel est sombre et depuis hier soir les ondées se succèdent en laissant deviner le soleil derrière les nuages bas. La lumière est magnifique… tout en nuances de gris qui fait ressortir toutes les couleurs vives. Le trafic sur le chemin du marché est intense: brouettes, charrettes tirées par des chevaux, ânes, buffles… En fait c’est le rendez-vous hebdomadaire de tout le canton pour s’approvisionner… le marché est impressionnant par son étendue et la diversité des produits vendus.
Nous ne savons où acheter et nous laissons notre flair et nos yeux nous guider vers les marchands et produits les plus souriants!
Les marchands sont patients avec nous et font de leur mieux pour nous faire comprendre ce que sont les divers fruits et légumes qu’ils vendent… est ce sucré? ca se fait cuire?…. On repart avec un sac à dos plein et deux grands sacs… de quoi manger pour une semaine. Jacques et son équipage ont vu grand et font transporter leurs courses par l’un des nombreux gamins qui, contre quelques reals, transportent vos courses dans une brouette. De retour au bateau nous confectionnons un filet pour pendre notre « récolte » à l’ombre des panneaux solaires. Nous sommes épuisés et une sieste s’impose.
Nous profitons d’une éclaircie pour lever l’ancre et aller 5 milles plus loin dans un autre bras de la rivière. Destination le couvent de Santo Antonio dans le village de Sao Francisco, à la limite de la zone cartographiée. Alors que le ciel s’éclaircit et que le soleil est prêt à disparaitre Hibiscus est « stationné » à quelques dizaines de mètres juste en face du couvent… La lumière est superbe!
Réveil à 6 heures par un pêcheur qui frappe sur notre coque. Il veut poser son filet juste là où nous sommes et nous demande de déplacer Hibiscus 100 mètres en amont. Comme s’il n’y avait pas assez de place sur cette étendue d’eau!?!? Donc manœuvre matinale qui nous ouvre l’appétit pour une énorme salade de fruits frais: Ananas, bananes, mangue, papaye, maracuja, limao, fruit dont on ne connait pas le nom…. un délice!
Pour l’étape suivante nous faisons confiance aux waypoints (points donnés en latitude et longitude) conseillés par le site Internet de Amel Caramel car nous entrons dans une zone non cartographiée. Nous parcourons les 5 milles sans quitter le sondeur des yeux et au détour d’un méandre apercevons l’église de Santiago do Iguape (Saint Jacques sur l’eau), but de notre ballade. C’est Dimanche et tout semble être au ralenti, où est ce le rythme normal de la vie dans un village isolé du Brésil? Chacun prend le temps pour… arrêter son buffle pour qu’on se photographie avec lui (de toutes façons il n’allait déjà pas bien vite!)… nous montrer comment elle prépare son poisson… Il y a beaucoup de jeunes! Vont ils rester au village ou rejoindre la cohue d’une grande ville comme Salvador? On aimerait pouvoir communiquer avec eux. Un Français, Jean-Pierre, y a ouvert une Pousada depuis quelques années, mais il semble avoir sombré dans le laisser aller et l’alcoolisme… dommage!
Il est temps de rentrer sur Hibiscus… Demain nous revenons sur nos pas pour retrouver la Baie de tous les Saint.