En route vers Rio…
Enfin le Spi se gonfle |
2 Février
Après une première journée à se trainer, le vent semble se stabiliser et nous pousse à une moyenne de 5 nœuds. Une petite houle vient de l’arrière – ce qui fait rouler le bateau et n’est pas très confortable… les écoutes claquent lorsque les voiles reprennent le vent après s’être dégonflées… La nuit, que l’on soit de quart à surveiller les cargos et les bateaux de pêche qui nous entourent, ou que l’on soit allongé dans la couchette… on ne dort pas beaucoup! Et le lendemain on est tous les deux un peu vaseux…
Le matin nous mettons les lignes à l’eau… un premier tasar est remonté – près de 1 mètre! Nous n’avions pas beaucoup apprécié le tasar pêché au sud du Cap vert… « On le garde? » … « non, c’est pas bon! » et hop il retourne à l’eau. 10 minutes plus tard un second tasar sur la ligne – même taille. En pensant à notre manque de produits frais on le garde… Nathalie se cache à l’intérieur pendant que je découpe les deux filets et nettoie le cockpit.
Ce soir au menu, chili con carne avec de la saucisse! les haricots rouges gonflent dans l’eau depuis ce matin… délicieux!
3 Février
Le vent est irrégulier venant plus ou moins de l’arrière. Ce qui nous oblige à constamment ajuster le réglage des voiles. Nous ne dormons toujours pas beaucoup. Entre les bateaux de pêche et les cargos le trafic est intense. De plus nous sommes dans une zone d’exploitation pétrolière et la plupart des plateformes de forage que nous apercevons ne sont pas encore indiquées sur la carte. De vraies usines au milieu de la mer entourées d’une nuée de bateaux de toutes sortes.
Il nous reste quelques patates douces et du manioc que nous cuisons à la vapeur pour accompagner un filet de tasar… c’est sec, ça n’a pas de goût… le pire repas depuis que nous avons quitté la France! le reste du tasar va finir à la mer.
4 Février
Après une nuit sans vent – on en a profité pour faire un peu de moteur et recharger les batteries – ce matin nous avons monté le spinnaker qui se gonflait à peine…
Midi, le vent est maintenant stabilisé entre 15 et 20 nœuds et nous avançons à près de 8 nœuds avec des pointes à presque 9 nœuds sur les vagues – le spi est bien gonflé et ses écoutes vibrent sous la tension… c’est grisant! mais nous devons ménager le vieux spinnaker et si le vent force un peu plus nous devrons l’affaler. Le bateau commence à faire quelques embardées sur les vagues qui se creusent…. Nathalie appelle sur le pont alors que le bateau se couche et perds son cap… Il se redresse… le spi fasseille et claque dans le vent… je sors en vitesse du carré, saute sur la barre pour désengager le pilote automatique – on remet le bateau sur son cap…
10 minutes plus tard… le vent est passé bien au dessus des 20 nœuds et nous avons rentré le spi. Nous avons tangonné le génois en ciseau et avançons quand même à plus de 6 nœuds… A ce rythme nous devrions arriver à Rio demain après midi….
Nous sommes au large de Buzios… « et si on allait passer la nuit au mouillage à Buzios? » Luc Jacquet nous en avait parlé comme étant le St Trop du Brésil – pas que St Trop nous attire, mais nous sommes curieux et une nuit de sommeil ininterrompue serait la bien venue. Si on change de cap maintenant nous pouvons y arriver avant le coucher du soleil…
Rapide coup d’œil sur le guide nautique… Buzios est une presqu’ile avec des baies tout autour et l’embarras du choix pour les mouillages.
Le vent venant du nord-est nous optons pour une baie profonde au sud de la presqu’ile – le Saco do Forno… Donc changement de cap… direction plein Ouest…
20 nœuds de vent et une forte houle de nord-est qui s’éclate sur la côte en hauts panaches blancs. Hummm… ça va remuer à l’entrée de la baie!
Le saco do forno est comme une calanque très étroite qui se termine par une petite plage avec quelques maisons. De part et d’autre des collines recouvertes de grands cactus qui plongent dans la mer.
nous approchons de l’entrée de la calanque… Ouhaa, c’est pas large et les vagues qui s’écrasent de part et d’autre… nous affalons le génois et mettons le moteur à fort régime pour ne pas se faire déporter sur les rochers… on est secoué pendant 2 minutes, puis enfin la mer s’aplatit dans la calanque – les coups de vent eux semblent amplifiés entre les parois de la calanque. Ouhaa, c’est pas large!
Nous nous approchons de la plage, visons le centre de la baie et descendons l’ancre. Marche arrière pour vérifier la tenue… m…. l’ancre est sur des rochers et dérape – on la relève – peut être que plus près de la plage il y a du sable?? on se rapproche… les derniers baigneurs sur la plage nous regardent, peut être surpris de voir un bateau de cette taille si près de la plage… 3 mètres d’eau sous la quille, la couleur de l’eau change – peut être du sable? On descend l’ancre qui semble tenir… marche arrière plein régime pour vérifier… la chaine se tends mais l’ancre ne bouge pas… « c’est bon! » Hibiscus est secoué par les bourrasques qui le font aller de droite à gauche… mais l’ancre est bien accrochée.
Pendant une heure, alors que la nuit tombe, nous regardons notre position sur le GPS à l’échelle maximum – c’est précis à quelques mètres près! Le vent nous fait tourner dans tous les sens et nous observons notre trace qui se rapproche des rochers… notre trajectoire décrit un cercle complet autour de l’ancre en passant à une vingtaine de mètres des rochers à droite, puis à gauche… C’est bon, on reste ici – on met l’alarme de mouillage qui nous préviendra si le bateau se déplace de plus d’une vingtaine de mètres… Confiants nous dinons et dormons paisiblement jusque… 8h30 le lendemain!
5 Février
Le soleil est déjà haut et les baigneurs commencent à se poser sur plage. C’est paisible… On se croirait dans une calanque isolée du sud de la France… Le St Trop doit être de l’autre côté de la presqu’ile.
C’est pas large pour entrer dans le Saco de Forno |
Rochers à quelques mètres derrière… |
Rochers à quelques mètres devant et la plage au fond |
La plage au fond du Saco do Forno |
Du bateau on pourrait presque toucher les cactus! |