Les Pontines
Cela fait quelques mois que nous avons des problèmes avec l’hélice tribord. Elle ne donne pas de traction en marche avant… et il est très difficile, voire impossible, de manœuvrer le bateau. Après avoir reçu les conseils de Daniel (Ocean Respect), contacté MaxProp – le fabricant de l’hélice, et de longues recherches sur Internet, il est fort probable que le saildrive (embrayage-inverseur qui se trouve entre le moteur et l’hélice) soit en cause. Les saildrives Yanmar ont la réputation d’être mal conçus et fragiles. Pour nous sentir en sécurité avec deux moteurs opérationnels nous devons réparer avant de continuer notre périple vers le sud. Nous faisons un arrêt à Olbia (Nord-Est de la Sardaigne) qui est un port important et où nous devrions trouver un concessionnaire Yanmar…
Jeudi 5 Novembre: Olbia
Effectivement Olbia est un grand port avec de nombreux chantiers et marinas. Nous allons jusqu’au fond du port pour nous amarrer au quai public gratuit. Première journée à sillonner les zones industrielles et portuaires pour trouver quelqu’un qui peu nous aider – le tout en Italien! Finalement nous trouvons un chantier qui peut sortir notre bateau de l’eau afin de faire un diagnostic de la panne, faire venir les pièces à remplacer et réparer… la sortie de l’eau est programmée pour dans cinq jours. Grosse dépense en perspective!!!
Cela nous laisse beaucoup de temps pour faire d’autres recherches sur Internet… Miracle nous trouvons un article qui traite exactement du problème que nous avons… et explique pas à pas la procédure pour réparer, avec de nombreux schémas et photos… le tout sans avoir à sortir le bateau de l’eau et sans remplacer de pièces. Banco! nous annulons le rendez-vous avec le chantier, sortons les outils et tôt le lendemain commençons le démontage. Une heure et demi plus tard la pièce fautive (l’inverseur à cônes) est dans le sac à dos et se promène d’un bout à l’autre de la ville pour trouver un garagiste capable de la démonter – surtout pas un chantier naval dont le seul conseil serait de remplacer la pièce. Mais personne ne veut comprendre ce que je cherche et on m’envoie toujours un peu plus loin… pour se débarrasser de moi. Quelques heures plus tard un artisan garagiste automobile comprend plus ou moins ce que je veux et est prêt à tenter le coup. En cinq minutes l’embrayage est démonté et les engrenages, roulements et autres bagues sont alignés soigneusement sur son établi. Un léger coup de pâte à roder sur les cônes d’embrayage, un nettoyage bien soigné… et l’embrayage est come neuf. J’ai du insister pour payer le temps du garagiste qui semblait heureux d’avoir pu m’aider. Une heure plus tard le tout est remonté dans le bateau… et les essais sont concluants et nous avons économisé quelques milliers d’euros!
Quelques allers-retours au supermarché et nous sommes prêts pour reprendre la mer
Dimanche 15 Novembre: en route vers Naples
Nous quittons la Sardaigne au moteur, en direction de Naples avec l’espoir de trouver le vent promis par les fichiers météo et d’avoir quelque chose au bout de nos lignes…
Cette fois ci ça mord, La canne se plie et le fil se déroule du moulinet avec son bruit de crécelle… Nous en avons l’eau à la bouche… on imagine déjà le thon préparé en sashimi dans nos assiettes. Le combat est dur! mais ce “thon”, bien que pesant une tonne, semble léthargique. Plus que quelques efforts… et Philippe remonte à bord un superbe morceau de bois…..quelle déception!!!! Ce soir nous mangerons “la pasta”.
Une légère brise se lève. C’est avec plein d’espoir que nous établissons les voiles… mais très vite le calme plat revient avec le soleil qui se couche sur une mer d’huile. Nous glissons sur de l’or liquide – quel beau spectacle.
Comme le vent ne se lève pas de la nuit nous décidons de nous arrêter sur l’archipel de Pontines à une soixantaine de milles de Naples.
Lundi 16 Novembre: Rocher Evengelista
Nous jetons l’ancre en fin de journée dans cette magnifique baie. Aucun voilier à l’horizon, nous en profitons pour remplir nos cuves d’eau douce avec le dessalinateur et faire quelques machines à laver.
Jeudi 19 Novembre: Ponza
Un fort coup de vent d’Ouest est annoncé et nous allons nous réfugier dans le port de Ponza. Nous y sommes le seul bateau de plaisance et prenons notre temps pour choisir l’emplacement où nous serons le mieux à l’abri des vents d’ouest.Dans la nuit, Franck sur son voilier “Ange de Mer” est aussi venu s’abriter dans le port. Il navigue en Grèce depuis 4 ans avec des missions scientifiques et recherche des épaves. C’est un plaisir de le recevoir à bord et de l’écouter raconter la Grèce. Cela nous donne encore plus envie d’y aller.
En attendant que la tempête arrive nous nous promenons dans les ruelles de Ponza
le cimetière sur un escarpement rocheux et les collines environnantes.
Samedi 21 Novembre:
La météo ne s’est pas trompée, le vent commence à se lever en fin de journée. Nous mettons en marche l’électronique et Philippe active l’alarme de mouillage au cas où l’ancre déraperait. Les rafales de vent descendent des montagnes et atteignent en quelques secondes 45 à 50 nœuds. Lorsque le vent forcit la chaine se tend au maximum et ce sont les pattes d’oies ( cordage qui relie la chaine d’ancre aux deux pointes avant du bateau) qui amortissent les à coups brutaux. Nous dinons rapidement et Philippe contrôle régulièrement sur la carte le déplacement du bateau et la force du vent. Tao fait de grandes embardées en travers de la baie, mais l’ancre ne bouge pas. Il est tard et dormons d’un sommeil léger dans le carré. En pleine nuit, Philippe entend un “KLAK” à l’avant bateau. D’un bon nous nous levons, Philippe met les moteurs en marche par sécurité, j’allume le feu de pont, Philippe enfile son ciré et gilet de sauvetage pour voir ce qui se passe sur le pont. C’est l’une de pattes d’oies qui s’est cassée au niveau du nœud. L’autre tient encore mais pour combien de temps? le vent se renforce et la houle rentre dans la baie. Heureusement l’ancre est toujours bien accrochée dans le sable, nous n’avons pas bougé d’un pouce…
Philippe fait ce qu’il faut pour tout sécuriser. Il est 4h du matin le vent se calme , nous pouvons dormir un peu.
Dimanche 22 Novembre:
Nous prenons un fichier météo et du mauvais temps est annoncé en milieu de semaine. Que faire?
Rester à Ponza ou bien profiter de ces 48h de vent faible pour rejoindre le prochain abri?
La journée passe et Philippe en profite pour confectionner de nouvelles pattes d’oies – cette fois ci avec des épissures plutôt que des nœuds. Il connecte le nouveau transpondeur AIS. Un petit tour à terre au bureau des Coast Guard afin qu’ils vérifient sur leur écran que notre signal AIS émet bien. Tout est ok.
La nuit tombe et nous levons l’ancre vers 18h direction le détroit de Messine et la Sicile. Avoir un émetteur et récepteur AIS est rassurant surtout dans des coins comme Messine où les cargos sont nombreux.
Le vent n’est pas au rendez vous et nous sommes au moteur. Vers 3h du matin nous passons exprès au pied du Stromboli pour voir les coulées de laves rougeâtres. Pas de chance de gros nuages obstruent totalement la montagne.
Mardi 24 Novembre:
Après 36 heures de moteur, nous arrivons au détroit de Messine vers 8h du matin. Toujours calme plat malgré les remous et petits tourbillons dus au courants dans le détroit.
Nous n’avions pas prévu de faire autant de moteur et les jauges à gasoil indiquent qu’il nous reste une trentaine de litres dans chaque réservoir. Bien assez pour rejoindre le port de Naxos une quinzaine de milles plus au sud… Enfin si les jauges sont correctes!
ah les pontines, quand nous y sommes arrivés, le vent n’était pas prévu et il s’est levé en fin de nuit tellement fort comme c’était de l’orage que nous avons été obligés de quitter notre mouillage puisque exposé à la houle.
Direction Ponza mais l’orage est déjà sur nous avec ses trompes d’eau, ses rafales à 5à nds et sa visibilité à 10 mètres.
Résultat, je décide plutôt qu’aller à Ponza, de faire le tour de l’île que je viens de quitter.
Nous sommes à l’abri, le vent s’est calmé, mais maintenant, la montagne de l’île se met à perdre ses rochers.
Pas rassurant cet endroit (que nous avons baptisé « île maudite ») que nous quittons rapidement pour aller sur Ponza.
Effectivement, cette petite île est magnifique et très colorée.
Pour l’inverseur, j’ai le même problème en ce moment. On va donc prendre en considération ce que vous avez dit.
On continue notre lecture…
bises
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