Cuba… Libre…..
Lundi 27 Février
– Nous partons de Port Antonio en Jamaïque le dimanche 26 vers
12h. La mer est calme, nous avançons a 6 nœuds avec une belle
brise…tout est parfait… fin d’après midi en l’espace d’une
minute le vent monte à plus de 30 nœuds… en un éclair Philippe
réduit la voile, nous filons a vive allure, le bateau gite moins!!!!
Toute la nuit le vent change de direction, le génois prends à
contre et nous virons une bonne dizaine de fois. Au lever du jour, a
l’approche des cotes Cubaines nous mettons le moteur, la mer est
agitée, les vagues déferlent de toutes parts….il est 16h30 quand
nous arrivons a la Marina de Santiago..
Au mouillage nous retrouvons , le bateau Français des Papous que nous avions rencontre a Tobago Cays. Comme d’habitude nous devons effectuer les formalités d’entrée… il faut se mettre au ponton des visiteurs… »ponton » est un bien grand mot… c’ est un quai en béton avec des bouts de ferraille rouillés qui dépassent et font office d’amarres…. le défilé des officiels sur Hibiscus commence… la douane, l’immigration, les services de santé et sanitaires…. tout est passé en revue.. un chien renifle tous les recoins du bateau et son maitre lui indique ou chercher… dommage pour eux ils n’ont rien trouvé d intéressant !!!!… venant de la Jamaïque c’est certainement normal qu’une telle perquisition s’organise… les VHF, GPS portables et fusées de détresse sont mis sous scellés jusqu’à notre départ, car il est interdit de descendre a terre avec…. de peur que les bateaux communiquent avec des Cubains qui souhaiteraient « s’enfuir »du pays….. Le contrôle sanitaire est rapidement vérifié par une sympathique Cubaine qui s’ intéresse plus aux miniatures de parfums que je lui offre, plutôt qu’au contenu de notre réfrigérateur….
Mercredi 29 Février – Nous décidons d’aller a Santiago en bus… à la sortie de la marina quelques Cubains attendent pour proposer aux bateaux, du rhum, du Gasoil ou bien des cigares a des prix imbattables…. nous sympathisons avec Vladimir, un homme d’une cinquantaine d’années qui parle Français… tous les sujets sont passés en revu… la politique avec Fidel Castro, le manque de liberté d’expression, les rationnements alimentaires, la difficulté de trouver certaines denrées comme le café, le savon, stylos etc.. la liste est longue… en fait nous comprenons vite que tout marche « à la débrouille ».
Nous arrivons au cœur de Santiago, une ville bruyante aux trottoirs étroits voir même inexistants… les taxis « alpaguent » les touristes et tous les 50 mètres on nous interpelle… pour un taxi, pour nous demander avec insistance du savon, tee shirt, tongues…. stylos.. etc…
Nous nous sentons vite plongés dans l’ambiance de la 2ieme grande ville Cubaine après la Havane… deux jeunes parlant un peu français nous abordent et proposent de nous montrer les coins intéressants.. pourquoi pas…!! Nous les invitons à boire un verre dans le quartier Français. Encore une fois ces jeunes Cubains nous livrent à « demi mots » (de peur d’être entendus et dénoncés) leurs difficultés au quotidien, les injustices, le gouvernement qui garde le contrôle et s’oppose a toute liberté d’action et d’enrichissement personnel… l’échange est instructif et malgré toutes ces difficultés, ils restent souriants et serviables (sans rein demander, mais en espérant quelques CUC en retour). Ils prennent plaisir à faire découvrir leur patrimoine, veulent parler le Français et sont curieux d’apprendre de notre culture et de nos modes de vie qui les attirent tant…..
Nous repartons de Santiago tard et prenons comme moyen de transport… un Camion à « bestiaux », dans lequel on s’entasse debout… dans la bonne humeur… une fois arrivés nous prenons une barge qui nous ramène à la Marina.
Santiago est une ville historique et un point de départ pour aller visiter Baracoa au nord est de l’ile, qui offre de belles randonnées dans la foret tropicale d’el Yunque.
Jeudi 1 Mars – Nous décidons de passer une nuit a Santiago et le lendemain prendre le bus jusqu’à Baracoa.
A Santiago nous réservons une nuit dans une Casa Particular non loin du centre ( belle maison coloniale dont les chambres donnent sur un patio avec toutes sortes d’arbres tropicaux). L’accueil des propriétaires est chaleureux, nous déposons nos sacs et sillonnons toutes les rues de la ville… entre autre nous visitons le Musée de la Lucha Clandestina, qui raconte la lutte clandestine menée contre Batista vers 1950.
De retour a la Casa Particular, nous faisons connaissance avec nos « voisins de chambre ». Herbert un Cubain parlant couramment Anglais et son amie Anglaise. Le soir nous dinons dans un restaurant que de nombreux Cubains fréquentent. Il y a un petit orchestre qui joue au rythme de la Salsa quelques airs bien connus, les tables sont dans un patio, le décors est rustique en bois. Une fois installés le serveur nous présente une carte avec des prix en CUC… Théoriquement les touristes payent en CUC et les Cubains en Pesos (1 CUC = 25 Pesos et un repas en CUC est 5 fois plus cher que le même en Pesos). Être accompagné d’Herbert est un avantage, il insiste auprès du serveur pour que l’on nous donne un menu en Pesos… il lui faudra tout de même quelques minutes de négociation pour arriver a ses fins.. le menu est simple… viande, riz, haricots, salade… sans saveur particulière et un vin un peu « rustique » une fois dans le gosier…. L’ambiance est sympathique, les chanteurs font des tours de table en fredonnant des airs de Salsa.
Puis nous allons ou des troupes Cubaines répètent leur danse et chants dans des costumes traditionnels. La soirée continue, dans un bar ou l’on danse la Salsa…. et ou les Mojitos ont la réputation d’être les meilleurs… puisque c’est la tradition, nous testons 1 verre ou 2… Philippe se laisse « inviter » par une ravissante Cubaine souriante »aux formes inoubliables »(cf Photo) pour l’apprentissage de la Salsa… et un pas en avant… 2 en arrière… puis on tourne.. et hop… on se marche un peu sur les pieds… c’est normal parait il? Ça y est en quelques minutes le rythme est pris….. je constate au loin les progrès incontestables de Philippe…quelle bonne soirée….!!!
Vendredi 2 Mars – Il nous faudra 5 a 6h de route pour nous rendre a Baracoa… Le paysage est une alternance de végétation tropicale luxuriante et d’endroits complétement arides. A l’approche de Guantanamo les routes sont contrôlées par la police.
Nous arrivons a Baracoa et sommes accueillis, a la descente du bus, par la propriétaire de la Casa Particular.
Le temps de prendre possession des lieux et nous voila dans le centre afin d’organiser notre randonnée à El Yunque qui ne peut se faire qu’avec un guide.
C’est a partir d’un camping situé a quelques kilomètres de Baracoa, que démarre le sentier de 10kms aller et retour. Le lendemain, après un petit déjeuner copieux servi à la Casa Particular, nous y allons en taxi et faisons connaissance avec notre guide, qui est le garde du parc. Nous traversons une rivière pieds nus, l’eau est très claire, les rochers un peu glissants… Nous démarrons par un sentier ombragé la végétation est variée et dense. Notre guide capte notre attention des qu’il perçoit le chant du « Tocoroco » (l’oiseau national de Cuba) ou bien celui du »pic a bec ivoire » – le Carpintero real qui est en voie de disparition a cause de la déforestation – plus nous nous enfonçons dans la forêt, plus le sentier devient étroit, abrupte et très boueux par endroit… Nous avons nos chaussures de marche tandis que notre guide a des petites chaussures de ville a semelles lisses qui ne l’empêche pas d’escalader avec aisance et assurance.. le but de cette expédition est d’atteindre le sommet qui est a 550m d’altitude la vue y est « magique »…Je n’irai pas jusqu’au sommet trop difficile par rapport a mes »compétences » de randonneuse. Philippe continuera de grimper « allegrement » avec notre guide, pour enfin prendre la photo inoubliable de cette vue imprenable….
La descente est plus facile, mais il fait extrêmement chaud, on « dégouline »de partout. A la croisée d’un chemin, une table est installée,sous un abris, avec des fruits de tout genre… pamplemousses oranges, bananes, noix de coco, mangues et d’autres sortes dont je n’ai pas retenu le nom…pour un CUC nous mangeons a volonté… en chemin nous avions rencontre d autres personnes avec leur guide, et cette halte a été l’occasion de discuter un peu.
Voila notre randonnée est terminée! Nous avons eu de la chance de tomber sur ce guide qui nous a beaucoup appris et qui a chaque passage difficile pendant la marche n’hésitait pas a m’aider… Le taxi nous attend, juste le temps de boire le dernier verre avec lui et le remercier chaleureusement.
Nous sommes Samedi soir et c’est jour de fête à Barracoa. Les rues sont fermées à la circulation pour laisser place aux vendeurs ambulants de « fast food » local… ce sera notre repas de ce soir au coin d’une rue en compagnie des Papous (équipage du voilier Papou). La musique bat son plein dans chaque bar et tous les locaux semblent être de sortie comme les escargots après la pluie….
Dimanche 4 Mars – Ballade dans la petite ville de Baracoa en suivant les conseils de Lonely Planet… un petit tour sur la marché… et nous voici dans le bus qui nous ramène a Santiago.