Formalités d’entrée à Los Roques
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Dans le bureau de Junior Durante le capitaine des gardes côtes |
Samedi 5 Novembre – Nous arrivons vers 9h30 à Gran Roque…toutes les iles sont entourées de récifs…il faut être prudent car les passes sont étroites.. pendant que Philippe est à la barre à « zigzaguer » entre les récifs à l’aide de la carte et du sonar, je suis à l’avant du bateau afin de scruter le moindre changement de couleur des fonds…merci aux lunettes polarisantes…ça aide pas mal!!!!
La mer est encore exceptionnellement turquoise…..les iles sont rocailleuses, pas très hautes mais très étendues..
Nous mouillons en face de la Guarda Costa…il faut aller à terre pour faire valider notre « droit de navigation ».
Petit retour en arrière…. Nous avions appris par un autre navigateur que, considérant le risque de naviguer près des côtes Vénézuéliennes à cause des pirates, l’ambassade du Venezuela à St Georges (Grenade) pouvait nous fournir un droit de navigation valable pour les îles du large. Moyennant quelques dollars Caribéens nous achetons ce « droit de navigation » qui prend la forme d’un visa dans le passeport du capitaine. Bizarre… le nom du bateau n’y est pas indiqué! Alors on nous explique que en tant que Français nous n’avons pas besoin de visa et que les détails du bateau sont enregistrés dans l’ordinateur sous la référence du visa….
Nous retrouvons Daniel Catherine, Steph et Valérie dans le bureau de la Guarda Costa….Daniel maitrisant mieux l’espagnol, présente nos soi-disant visa/droit de navigation en expliquant que l’ambassade du Venezuela avait bien précisé que seule l’entrée du parc était payante… Junior Durante, le second en charge, nous informe que cela n’est pas légal et qu’il n’existe pas de « droits de navigation » en dehors d’une entrée officielle au Venezuela. Pour cela il faudrait que nous allions à Caracas ou dans l’un des ports d’entrée officiels. Mais on peut s’arranger et il demande 250 dollars US par bateau… Décidés à faire baisser le prix annoncé , Daniel entreprend la négociation… toujours avec le sourire le capitaine des gardes côtes répond qu’il n’y peut rien, il a des supérieurs et doit rendre des comptes… très drôle, cela tourne au dialogue de sourd… Daniel insiste en montrant le visa qui nous a été vendu par l’ambassade du Venezuela comme étant un droit de navigation… demande de contacter la personne qui nous avait reçu à l’ambassade… le capitaine prend bonne note, se lève et nous fait patienter quelques instants… on ne comprend pas bien ce qu’il va faire, mais cela fait partie du jeu… Pendant ce temps, nous décidons ensemble que le prix annoncé doit être réduit de moitié, sinon nous sommes prêts à continuer notre chemin vers des îles moins onéreuses… ou des gardes côtes moins gourmands. Il revient et la discussion reprend… Sa position n’a pas changée. Daniel toujours souriant lui ré explique que s’il pouvait intervenir auprès de ses « supérieurs » pour réduire la facture, nous lui en serions reconnaissants… sinon cela nous obligerait à partir des Roques. Un peu perplexe face à notre ténacité collective, il accepte de « contacter l’ambassade pour vérifier la validité de notre sois-disant « droit de navigation »… c’est un bon signe car nous savons aussi bien que lui que nous sommes Samedi, qu’il n’y a personne à l’ambassade et que de toute façon il n’a aucune intention de contacter qui que ce soi. Il va voir ce qu’il peut faire et propose de nous retrouver en fin d’après midi sur Wakame (le bateau de Daniel).
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La négociation est terminée sur Wakame |
Vers 17h00 Daniel rappelle les troupes par VHF. Junior est arrivé sur Wakame. Nous rappliquons sans tarder… Daniel a déjà servi une bière au garde côte.
– OK pour 150 dollars US par bateau! nous annonce celui-ci… c’est un bon début!
Après concertation entre les trois navigateurs, Daniel engage la suite de la négociation:
– Et qu’en est il du droit d’entrée dans le parc? (qui est lui aussi de l’ordre de 150 dollars US).
– Pour réduire le coût je vous propose de déclarer une taille inférieure pour vos bateaux ainsi que de réduire le nombre de passagers. Et pour appuyer ses dires, junior écrit ce qu’il propose pour chaque bateau
– Oui, mais si quelqu’un vérifie nous risquons une amende?
– Pas de problème… c’est moi et mes hommes qui sommes chargés de vérifier! et avec un petit sourire il ajoute « les autres n’ont pas de bateau! »
– Et pour le reste des formalités à la Guarda Civile et autres administrations?
– Pas de problème… Passez à mon bureau demain vers 8h30 et je vous accompagne dans chaque bureau
– Donc une fois les 150 dollars payés notre présence dans les îles Vénézuéliennes sera légale?
– Oui. Enfin pour ce qui est de Los Roques car c’est moi qui suis chargé de vérifier la légalité des bateaux de passage. Attention ceci n’est pas valide en dehors de Los Roques. Vous êtes non-officiellement dans la légalité et si quelqu’un vous demande quelque chose dites leurs que c’est OK avec senior Durante.
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en route vers le village de Gran Roque |
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Coquet village touristique |
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Ca sent les vacances |
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Daniel et Steph affutent la stratégie de négociation |
Le lendemain, Dimanche matin, Daniel, Steph et Philippe retrouvent el senior Junior Durante dans son bureau….
Quinze minutes plus tard nos détails dans enregistrés dans son grand livre et nous avons chacun un document (feuille A4) avec tampons et signatures.
Et nous voici tous les quatre en chemin pour le village où se trouve les autres administrations…
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Pas mal le bureau… |
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et la vue! |
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Avec le chef de la guarde civile |
Premier arrêt: le bureau du parc. Ils sont fermés le Dimanche! devrons nous revenir? non, ce n’est pas nécessaire et de toutes façons c’est Junior le chef qui décide!
Deuxième arrêt à la Guarda Civile. Nous passons par un portillon à l’arrière du bâtiment et trouvons trois militaires assis autour d’une table en plein air face à la mer. Junior explique notre situation et en trois coups de cuillères à pot nos documents sont tamponnés, signés et notre passage laisse une trace dans le grand livre… Ils posent même pour la photo souvenir.
Un petit café sur la place du village. Pour payer l’entrée du parc nous avons besoin d’acheter de Bolivars dont le taux officiel est de 4,30 Bolivars pour un dollars US. Junior passe un coup de fil et dix minutes plus tard, au beau milieu de la place, un homme nous propose une liasse de Bolivars à un taux de 8 Bolivars pour un dollars US. Nous ne posons pas de questions et profitons de ce taux avantageux…
Le dernier arrêt est celui où nous devons payer le droit d’entrée dans le parc naturel. Mais le bureau est fermé le dimanche et c’est l’heure de l’apéro. Après trois ou quatre bière l’argent change de main et Junior est devenu notre meilleur ami… il nous explique où aller dans les îles, nous donne le droit de pêcher sans permis… et nous dit que nous pouvons partir sereins et que nous pourrons payer le droit d’entrée du parc si/quand nous repassons par le village (comme c’était en Espagnol nous avons compris ce qui nous arrangeait)… de toute façon c’est lui le chef et c’est lui qui contrôle le parc!
Deux jours plus tard nous croisons d’autres bateaux qui ont payé 300 dollars chacun plus le droit d’entrée du parc! Merci Daniel pour cette négociation en Espagnol.
Deux semaines plus tard nous sommes mouillés en face du village de Gran Roque pour se ravitailler en produits frais. Sur le bateau nous avons eu quatre à cinq visites de gardes côtes et autres personnes plus ou moins officielles qui demandent de passer les voir pour remplir des papiers et payer… Nous leur répondons que tout est OK avec el senior Durante et faisons ceux qui ne comprennent pas. Ils deviennent de plus en plus pressants…
Demain matin nous quittons Los Roques vers 5h00 juste avant le lever du soleil.