Kuna Yala – des traditions perdues
Lundi 19 décembre – Anacuchuna – Les formalités
d’entrée à Puerto Obaldia sont terminées, nous levons l’ancre
rapidement avec qu’une envie » trouver un mouillage paisible ».
Anacuchuna est le premier village typique Kunas…à 12 miles
environ de Puerto Obaldia. Nous jetons l’ancre à l’est du village
principal, face à la mangrove ou quelques maisons Kunas sont
construites…. A peine arrivés, une pirogue accoste et nous
demande de payer 10 $ pour mouiller face au village (c’est ce
qu’ils appellent l’impuesto, ou impôt que même les Kunas qui
visitent d’un autre village doivent payer – c’est la tradition
ancestrale…) – c’est le Sahila (chef du village) qui décide du
prix. Attirés par notre arrivée, deux pirogues s’approchent d’un
peu plus près tandis que d’autres, tout en continuant à ramer,
scrutent de loin nos faits et gestes… c’est un vrai défilé !!!
On se sent « observés »!
Nous faisons connaissance avec Andréas, le seul courageux qui ose
nous parler et… monter à bord… il est à l’aise et on sent bien
qu’il a l’habitude de « s’incruster » quand les rares voiliers
s »arrêtent… pas question de laisser sa place aux autres
pirogues… c’est lui le premier!!!
Il nous apprend pas mal de vocabulaire Kuna, qui est une langue
phonétique. Cela nous permet d’apprendre les mots d’usage et de
commencer à construire nore dictionnaire Kuna. Ses visites l’après
midi deviennent un « rituel »… il vient avec ses 3 enfants passer
quelques heures, nous demande des services comme… faire des
photocopies des carnets des enfants, souder un fil dans sa lampe
de poche etc…. La nouvelle se répand vite au village, un jeune
nous aborde demandant la même chose, nous lui faisons comprendre
que ce n’est pas possible… il restera une bonne demi heure
accroché à la filière, sans rien dire mais en espérant obtenir un
oui… puis repartira sans un mot… quelle patience!!!!!
Tous les jours Andréas nous apporte un petit quelque chose… du
Koulandro, herbe aromatique au gout de la coriandre, des piments
doux, bananes de son jardin.
En allant à terre, nous rencontrons des femmes Kunas en habits
traditionnels, Mola – superposition de tissus cousus et brodés à
la main dans un ordre précis, très colorés – qu’elles portent en
guise de corsage, paréo en guise de jupe, Winnis – bracelets faits
de perles et de fils qui couvrent les avants bras et les mollets
comme des chaussettes jusqu’au genoux… Anneau en or accroché au
nez, courant chez les personnes âgées….
Nous continuons notre marche vers le village, à travers une forêt
de cocotiers… au bout du chemin des militaires nous arrêtent,
nous demandant les passeports et d’où nous venons ?…..nous
n’avons aucun papier sur nous , il faut retourner les chercher sur
le bateau. Une fois à terre, un militaire nous escorte jusqu’au
campement principal au centre du village… l’un des officiers
parle anglais on se sent plus à l’aise qu’en espagnol… il
demande à l’un de ses « subalternes » de noter sur un cahier nos
identités…. pendant ce temps là nous faisons connaissance avec
le chef,qui nous déconseille de faire la randonnée (indiquée sur
le guide) à travers la montagne jusqu’à Carreto, le village
suivant… nous sommes à la frontière Colombienne et des
« Guerillos » sont dans le coin, pas la peine de s »y risquer!
Le temps nous semble bien long pour un simple enregistrement
d’identité… finalement le chef s’aperçoit que le militaire est
entrain de recopier soigneusement pratiquement toutes les pages de
nos passeports!!! No comment!!!!
Nous repartons au bout de 3 jours et décidons d’aller vers
d’autres iles plus au nord.
Jeudi 22 décembre – Suledup. Mouillage tranquille face à une plage
déserte entourée de verdure.
Le lendemain de notre arrivée, une pirogue s’approche tôt le
matin. L’un des deux hommes nous tend un papier et réclame 10 $
sans prendre la peine de dire bonjour… quel accueil, ça commence
bien!!!! Sur ce papier, écrit en anglais, sont listées les
interdictions, les coûts (plonger, pour aller au village, avoir un
appareil photo, prendre une photo….) et amendes, si toutefois
les plaisanciers ne respectent pas « les lois » Kunas, décidées par
le chef du village – le Sahila …
On se sent un peu agressés et c’est dans un espagnol
« approximatif » que nous lui demandons, si pour respirer il faut
donner une contribution??? Ils doivent penser que nous avons des
planches à billets sur les bateaux…
Ces 2 hommes sont prêts à négocier contre une bouteille de
rhum…. trop drôle quand on sait qu’ils sont envoyés par le
Sahila et que c’est un impôt qui revient au village… et que les
Kunas ne boivent pas d’alcool!!!!! Nous payons 5 $ finalement et
repartons aussitôt espérant qu’ailleurs les contacts avec les
Kunas ne se font pas qu’avec des dollars!!!!!
C’est au Nord de Soskandup que nous jetons l’ancre et rencontrons
le bateau Allemand « Henrike 7 ». Nous faisons connaissance, c’est
un couple avec leur fils et une hôtesse d’origine Écossaise. Le
lendemain nous décidons d’aller visiter le village de Mulatupu, ou
il y a le rio « Ibedi Tiwar », que l’on peut remonter jusqu’au
cimetière Kuna.
Nous croisons de nombreuses pirogues chargées de bananes, noix de
coco, feuilles de palmiers pour le toit des maisons etc….les
hommes rament tranquillement dans les méandres de la rivière.
Nous prenons quelques photos en cachette, craignant que les hommes
Kunas ne nous réclament encore quelques dollars pour les avoir
photographiés… nous apercevons un crocodile bien paisible, des
Ibis, des aigrettes, des hibiscus… la végétation est variée et
luxuriante. Nous attachons les annexes au bord de la rivière pour
visiter le cimetière… des objets appartenant aux défunts sont
alignés sous leur hamac traditionnel. Nous ne restons pas
longtemps, car une pirogue nous fait comprendre que les cimetières
Kuna sont interdits aux étrangers… nous ne le savions pas!
Samedi 24 au Mardi 27 décembre – Isla de Pinos.
Le mouillage est agréable, face à une plage non loin du village.
Une pirogue nous rend visite. Les 2 hommes sont courtois et nous
demandent 10$ pour le mouillage. C’est le soir de Noël et nous
n’avons rien préparé de particulier!
Une autre pirogue arrive avec David qui parle un bon Anglais – Il
est guide touristique pour des charters. Il nous invite avec le
bateau Henrike 7, à passer le réveillon au village. Nous allons
enfin pouvoir assister aux vraies traditions Kunas… le Sahila
est assis avec ses acolytes, pendant qu’un homme fait un discours
« religieux » alors que personne n’écoute…. (en fin de soirée il
a du avoir une extinction de voix…) tout le monde a une bière à
la main, les enfants chahutent, d’autres s’assoupissent et nous
n’avons qu’une hâte repartir… David nous invite chez lui
pendant que sa femme dort dans le hamac dehors. Nous mangeons du
riz et des saucisses hachées menues…il y a un feu d’artifice, et
on nous raccompagne jusqu’à l’annexe en nous disant qu’il est
temps de rentrer.
Nous repartons au bout de 2 jours, après avoir prêté à David le
moteur de l’annexe.
Mardi 27 au 30 décembre – Mamitupu – mouillage 5$ bien abrité.
Nous profitons de cette étape pour faire le plein d’eau et la
lessive en utilisant l’eau du trop plein du château d’eau – l’eau
est captée haut dans la montagne et amenée jusqu’au village/ile
dans une canalisation plastique qui passe sous la terre et sous la
mer. Il faut faire très attention de na pas mettre son ancre
entre le château d’eau et la terre au risque de couper leur
alimentation en eau. Une visite dans le village avec Pablo Nunez,
un Kuna parlant couramment Anglais qui a vécu quelques années en
Grande Bretagne. Il nous explique comment avec regrets les
traditions Kuna se perdent. Des femmes Kuna nous interpellent
pour nous vendre les Molas qu’elles cousent dans la pénombre de
leur maison. Finalement nous en achèterons quelques uns. Le
lendemain Pablo devait nous montrer le fin fond de la montagne,
nous ne le voyons pas, il n’a pas du avoir l’autorisation du
Sahila pour nous accompagner???
Vendredi 30 décembre – Cayo Ratones
Le souvenir que l’on garde de ce mouillage est rouleur, du vent
pas possible et de l’eau trouble!!
Rencontre avec le bateau « Bouduma » Odette et Gilles des Québecois.
Samedi 31 décembre – Nargana/ Corazon
Nous retrouvons L’Albatros, Steph et Valérie au mouillage de Jesus
de Corazon et passons le réveillon sur leur bateau avec Bouduma,
Odette et Gilles…
Soirée sympathique et bien arrosée!!!!
Mercredi 4 Janvier – Sabodupored
Mouillage entre les iles. Des pêcheurs viennent nous vendre des
langoustes… Philippe nous prépare une bisque de homards
inoubliable!!!!!
Vendredi 6 Janvier – Coco Bandero
C’est un ensemble d’iles aux eaux très claires avec des récifs
tout autour… il y a déjà quelques bateaux mouillés mais il y a
suffisamment d’espace et personne ne se gêne… baignades,
tentative de pêcher quelque chose, à croire que cette mer ne
produit rien!!! Philippe n’a pas une touche, Steph réussit à
attraper 1 poisson au bout de quelques jours!!!! Heureusement que
nous avons les frigidaires bien remplis, car s’il fallait compter
sur du poisson frais tous les jours, les menus seraient bien
maigres!!!!!
Mardi 10 Janvier – Carti Islands: Tupile – Yandup – Sugdup –
Muladup
Pas grand chose à dire sauf……le village de Sugdup reste dans
notre mémoire, comme un endroit sale, à 2 h de l’après midi les
jeunes, hommes ou femmes titubent avec des bières à la main, la
surconsommation d’alcools est un rituel…..
Jeudi 12 Janvier- Nalia
Baie bien protégée proche de la mangrove. Nous jetons l’ancre à
l’entrée de la baie pour avoir un peu de vent et éviter les
moustiques!! Des dauphins sont proches des bateaux.
Un pêcheur local nous emmène à la pêche au crabe. Nous apprenons
à les trouver et les débusquer… un régal… meilleur que la
langouste!
Anniversaire de Valérie sur L’Albatros. Chacun participe à la
préparation du repas. Menu: Saucisson – Paté de
chevreuil avec du pain fait sur Hibiscus – Lasagnes aux cèpes et
crème – profiteroles chocolat – tarte Coco… La digestion fut
excellente!!!!
Dimanche 15 Janvier – Retour à Nargana/ Corazon
Bonne connexion internet, nécessaire pour actualiser le blog et
surfer sur google à la recherche d’informations pour nos
prochaines étapes!!!